En 2004, j’ai rencontré quelqu’un en ligne et j’ai pensé qu’elle était la femme de mes rêves. Je suis atteint de paralysie cérébrale et trouver l’amour n’a jamais été facile pour moi. Plus que tout, je voulais me marier et avoir une famille aimante.
Cette femme, une escorte nommée Darquise, a gagné ma confiance et m’a convaincu qu’elle m’aimait vraiment.
Elle m’a ciblé parce que j’étais vulnérable et que j’avais récemment perdu un être cher. Je pensais que l’histoire d’amour était réelle et je n’ai pas vu les signes avant-coureurs. Au début de l’année 2006, Darquise m’a dit qu’elle voulait quitter son milieu et son travail d’escorte pour entamer une relation à plus long terme.
Peu après, elle m’a présenté de multiples projets d’investissement en République dominicaine, sous prétexte que ce serait un moyen de commencer une vie commune. Elle m’a également avisé qu’elle était enceinte et a utilisé cette supposée grossesse comme outil de négociation pour essayer d’obtenir plus d’argent de ma part. Darquise m’a ensuite informé qu’elle avait fait une fausse couche.
Puis, en décembre 2006, Darquise a simulé sa propre mort pour m’empêcher de me rendre en République dominicaine. J’ai été dévasté à l’annonce de sa mort et je me suis tourné vers mes amis pour obtenir du soutien. Ils m’ont aidé à comprendre que j’avais été victime d’une arnaque sentimentale bien organisée, et ce, pour un montant de plus de 800 000 dollars.
J’ai décidé de présenter les preuves de cette escroquerie à la police et j’ai appris que Darquise avait fui le pays en Jamaïque avec son mari – elle avait été mariée pendant toute la durée de notre « relation ». Elle est revenue au Canada plusieurs mois plus tard et a été arrêtée. Quatre ans plus tard, Darquise a été reconnue coupable d’un certain nombre d’accusations liées à la fraude. Elle a été condamnée à 4 ans de prison pour ce que le juge a appelé une fraude sophistiquée en plus de lui ordonner de me dédommager pour un montant total de 847 000 $.
Le Centre canadien de ressources pour les victimes de crimes était là pour moi pendant le procès criminel, lorsque j’ai dû témoigner et lire ma déclaration de victime devant le tribunal. Le personnel m’a aidé à être physiquement présent à l’audience de libération conditionnelle de Darquise afin d’avoir une voix et m’ont aidé à communiquer avec les autorités correctionnelles et de libération conditionnelle.
Le CCRVC a également essayé de m’aider à percevoir le dédommagement que la délinquante me doit. Cela s’est avéré presque impossible. En tant que victime, j’ai dû payer des experts-comptables et des avocats pour tenter de retrouver l’argent qu’elle a volé. Alors que ma dette globale s’élève maintenant à plus de 1,4 million de dollars, je n’ai pas encore récupéré ne serait ce qu’une petite fraction de ce qui m’est dû.
La délinquante est libre après avoir purgé sa peine et ne doit me reverser que 20 % de ses gains mensuels, si et quand elle travaille vraiment. La province de l’Ontario n’aide en aucune façon et m’a dit (ainsi qu’à d’autres victimes de fraude) qu’il est de ma responsabilité d’essayer de recouvrer ce qui m’est dû.
Je suis reconnaissant que le CCRVC continue à défendre les victimes de fraude, qui devraient bénéficier de l’aide du gouvernement pour faire appliquer les ordonnances de dédommagement.